Retour sur « Vivre ensemble après la pension »

04/10/2022

Cette activité est née d’un premier partenariat avec la Maison Intergénérationnelle d’Outremeuse, avec la Maison Médicale La Passerelle et avec l’Institut d’Histoire Ouvrière, Economique et Sociale (IHOES).

Au départ, il y a une série de capsules audio coréalisées par l’IHOES donnant la parole à des femmes issues de l’immigration, bientôt en âge d’être pensionnées. Ces femmes s’interrogent sur le fonctionnement de notre système de pension, mais aussi sur la vie de pensionné. Elles partent notamment du constat que certaines associations qui les accueillent sont censées toucher des populations « jusqu’à 65 ans ». Et après ?

Nous avons voulu faire entendre la parole de ces femmes à d’autres pensionnés (ou futurs pensionnés) fréquentant la Maison Intergénérationnelle d’Outremeuse. Nous voulions savoir si ces deux populations (d’origines et de cultures diverses) vivaient des expériences similaires, et si elles pouvaient partager leurs vécus et leurs réflexions à ce sujet.

Après l’écoute d’un extrait des capsules sonores, les prises de parole ont été nombreuses. Les personnes présentes ont beaucoup parlé d’elles-mêmes : elles avaient visiblement besoin de raconter leur vécu, tantôt avec entrain, tantôt avec amertume. Beaucoup d’échanges ont suivi ces premiers témoignages.

Progressivement, le débat s’est focalisé sur un élément inattendu : ces personnes (elles-mêmes âgées) en sont venues à parler beaucoup du vieillissement de leurs parents et des difficultés rencontrées à cette occasion : pourquoi et comment s’occuper d’eux ? Elles en venaient ensuite à parler de la manière dont leurs enfants gardaient (ou pas) le contact avec elles.

Par ce biais, c’est toute la question des relations intergénérationnelles qui était posée. Les participants ont en fait abordé la question du « vivre ensemble après la pension » sous l’angle des liens (préservés ou perdus) entre grands-parents, parents et enfants. Avec une tension en arrière-plan : celle entre devoir et liberté, quand il faut prendre soin d’un parent âgé.

À partir de là, il était possible de creuser la dimension sociale ou politique du vieillissement (et de la pension), au-delà de la seule sphère familiale : comment une société peut-elle organiser le soutien et la prise en charge des personnes vieillissantes ? Faute de temps, cette question centrale n’a été qu’esquissée.

Parallèlement, les différences culturelles ont été plusieurs fois évoquées, (par exemple concernant la relation aux aînés en Europe et en Afrique). Quelques expressions de stéréotypes communautaristes ont émaillé la discussion. C’est là aussi un aspect du débat qui mériterait d’être creusé lors d’une deuxième rencontre.

Au final, un goût de trop peu subsiste : nous ne repartons pas avec un discours ou un échange construit sur la dimension collective du problème abordé : « Vivre ensemble après la pension ». Par contre, notre principale satisfaction est que des populations qui ne se parlent jamais se sont parlé… et sont reparties avec, pour certaines, l’envie de se revoir !