Retour sur le lancement de notre cycle NUMÉRICRITIC’ (26/03/2025)

Notre cycle NUMÉRICRITIC’ est une invitation à échanger sur notre rapport aux outils numériques, en partant de vos expériences, de vos analyses et de vos pratiques. Objectif : se positionner et agir plus librement, individuellement et collectivement, face à la numérisation du monde.

Notre première rencontre, « Numérique et solitude(s) » a rassemblé un premier noyau de participantes au Café Joli, le 26 mars dernier. Merci à Aline pour son accueil ! Les échanges ont été denses et de qualité, chacune ayant beaucoup à dire.

Voici, résumées en quelques mots, quelques-unes des problématiques qui ont été débattues :

  • notre ambiguïté face au numérique : nous sommes à la fois critiques et « accros »
  • l’utilité de certains outils, pour communiquer ou accéder à des informations
  • l’intérêt de certains contenus (podcasts, applications, …)
  • les outils numériques ont du bon, mais ils doivent rester des outils parmi d’autres

 

  • la numérisation induit une accélération du rapport au monde : tout doit aller vite !
  • une injonction à être tout le temps connecté et donc « joignable tout le temps »
  • une obligation d’être toujours « à jour » pour ne pas devenir « obsolète »
  • une monopolisation du temps par les écrans, aux dépens du reste (lire, jardiner, …)

 

  • l’inconfort face aux outils qu’on ne maîtrise pas (matériel, logiciels, visioconférences)
  • un sentiment de solitude, de délaissement et d’exclusion face à ces outils
  • un profond découragement face à des tâches compliquées par les outils numériques
  • la complexification de nos relations aux institutions (administration, banques)
  • une diminution de l’accessibilité à des services et à des droits fondamentaux
  • un impact sur les droits des personnes, minés par la complexité des outils en ligne

 

  • la standardisation des relations et des comportements par l’usage du numérique
  • l’impact sur les relations humaines, notamment les relations de travail
  • l’avènement d’un monde numérique binaire (Oui/Non), sans nuances ni discussion
  • la disparition d’une forme d’empathie quand on est uniquement face à des machines

 

  • les effets des écrans sur la santé (yeux, dos, usage de l’attention)
  • les effets positifs mais limités des pratiques personnelles (relaxation, respiration)
  • l’incorporation d’un rapport au monde étroit et déconnecté du réel
  • la perte de l’ancrage au sol et le basculement facile dans l’émotionnel immédiat
  • la diminution frappante des capacités d’attention et de concentration
  • les ravages de la numérisation du monde sur les enfants et leur développement

 

  • dans l’enseignement, une révolution dans le rôle et la fonction des profs
  • une transformation profonde du rapport entre profs et étudiants derrière leur écran
  • un impact des outils numériques sur la qualité de l’enseignement, de la transmission
  • une privatisation du plaisir d’apprendre, au profit d’acteurs dominants (« GAFAM »)
  • des enseignants dépassés par ces transformations peu encadrées par les politiques

 

  • une fragilisation des institutions et des individus (fuites ou piratages des données)
  • un problème démocratique : qui décide des outils qu’on est ensuite obligé d’utiliser ?
  • un problème politique : qui autorise/contrôle la mise sur le marché de ces outils ?
  • un problème économique : quels acteurs tirent profit de la numérisation du monde ?
  • un problème social : l’accès au numérique est inégalitaire et accroît les inégalités
  • un discours trompeur : on dit « le numérique libère » mais le numérique divise, isole.
  • un autre discours trompeur : « chacun a le choix », mais c’est faux : on est captifs !

 

  • les « Espaces Publics Numériques » (EPN) et autres centres d’aide sont importants
  • important aussi : il ne suffit pas d’apprendre à utiliser ou gérer les outils numériques
  • il faut surtout questionner « le système numérique » : origines, dominations, effets…

Enfin, une participante a renseigné une émission radio consacrée à l’impact des outils numériques sur les plus jeunes, avec quelques recommandations. Cette émission (produite par France Inter), s’intitule « Enfants et écrans : assistons-nous à un désastre sanitaire ? ». Elle peut être écoutée en cliquant ICI.

Et pour la suite ? Que faire de tout cela ? Vers où aller ensemble ?

Les participantes ont nommé quelques pistes ou directions d’actions, pour recourir (ou ne pas recourir) plus librement aux outils numériques :

* Faire quelque chose de concret à notre échelle.

* Dépasser le sentiment d’impuissance face au « rouleau compresseur » numérique

* Ne pas se contenter d’une conférence avec quelques « initiés »

* Rassembler et classer ces premières idées : identifier des liens et des priorités

* Récolter une série d’informations et de documentations complémentaires

* S’intéresser aux alternatives déjà existantes face à la numérisation du monde

* Elaborer un atelier pour diffuser des bases critiques (notamment vers les enfants)

* Ecrire ensemble un manifeste ou une charte reprenant des « points d’alerte » ou « limites non franchissables » de la digitalisation dans nos vies quotidiennes : pour chaque point d’alerte, mettre en lumière une proposition de réponse, d’attitude à adopter.

* Etc.

 

Notre cycle NUMÉRICRITIC’ reprendra le mercredi 30 avril, de 13h00 à 16h00, Au Café Joli, 15 Place Saint-Pholien, 4020 Liège, Belgique

Une idée ? Une proposition ? Une demande ? Contactez-nous !

ep@inforfamille.be ou 04/222.45.86

 

À bientôt !

L’équipe d’Infor Famille Education Permanente