Retour sur « Facture énergétique : comment faire face ? »
Conférences-débats du 05 et 12 octobre 2022
En 2022, l’augmentation des prix de l’énergie a pris des proportions inquiétantes (et parfois dramatiques) pour beaucoup de ménages. Pour y faire face, chacun a dû commencer par assimiler les informations émanant des fournisseurs, de la presse et du gouvernement… Pas simple !
Nous avons choisi de consacrer deux soirées à ce sujet brûlant, en collaboration avec Infor Famille Médiation de Dettes et L’Aquilone. À partir des questions et des témoignages des personnes présentes, nous avons cherché à partager des éléments de réponses, des outils fiables et des pistes d’actions pratiques.
Les intervenantes étaient Joëlle KEUSER et Léthitia BRAMS, respectivement juriste et assistante sociale au sein du service Médiation de Dettes d’Infor Famille. Toutes deux allient une très bonne connaissance de la problématique à une solide expérience de terrain.
Une quinzaine de personnes ont participé aux deux soirées, conçues comme complémentaires et faisant suite à notre précédent débat « Facture énergétique : où allons-nous ? », avec l’économiste Philippe Defeyt (22/06/2022).
Compte-rendu des échanges
Chacune des deux soirées s’est déployée à partir des questions des personnes présentes, s’appuyant parfois sur une documentation mise à leur disposition (coupures de presse, analyses, etc).
Les intervenantes on dû d’abord rappeler le cadre déterminant aujourd’hui la production, la distribution et la consommation d’énergie en Belgique. Plusieurs précisions (chronologiques, politiques, économiques et juridiques) ont permis de mieux identifier les différents acteurs concernés (producteurs, distributeurs, régulateurs, …).
À partir d’exemples concrets, elles ont ensuite détaillé les différents types de contrats existants ainsi que les éléments repris dans la facture énergétique d’un ménage (dont la répartition des coûts). Chacun a pu ainsi mieux cerner les montants sur lesquels il est possible d’agir. Les prérogatives et les obligations des fournisseurs ont aussi été passées en revue.
Les échanges se sont rapidement multipliés, au fil des priorités mises en avant par les participants, par exemple :
- connaître et comprendre les différentes mesures prises par les autorités fédérales et régionales (leur champ d’application, leurs limites)
- répertorier les droits et obligations de chacun en matière de relevé d’index, d’ajustement du montant d’un acompte, etc.
- distinguer les comparateurs de contrats : les « officiels » et les « commerciaux »
- identifier les institutions pouvant apporter un soutien (Fonds énergie du CPAS, Fonds social chauffage du gouvernement fédéral, Fonds MEBAR de la Région Wallonne)
- etc.
Les participants ont aussi mis en avant des possibilités d’action, parfois radicales, pour échapper à des factures énergétiques impayables. Certains ont évoqué le placement volontaire de compteurs à budget, d’autres une action de désobéissance civile visant à fédérer les consommateurs refusant de payer leurs factures (mouvement « Don’t Pay »).
Les intervenantes ont pu préciser les possibles conséquences juridiques et financières de ces propositions, en détaillant les droits et obligations des consommateurs à chaque étape des procédures. Elles ont aussi abordé d’autres moyens d’actions (négociations avec le fournisseur, achats groupés, coopératives de production d’électricité, …)
Enfin, à la demande des personnes présentes, plusieurs pistes pratiques pour réduire sa consommation d’énergie ont été échangées. Certains participants ont notamment partagé leurs astuces pour, par exemple, éviter des déperditions de chaleur via un dessous de porte, une fenêtre ou un mur.
Ces mesures individuelles ont été mises en perspective comme des « solutions d’appoint », ne pouvant en aucun cas constituer les seules réponses à la « crise énergétique » en cours. Celle-ci doit être abordée sous différents angles, interrogeant notamment les arbitrages politiques et économiques présents et à venir, comme nous l’avions fait lors de notre débat de juin 2022.
Nous continuons donc à suivre ce dossier !